Les objectifs européens en matière de climat sont extrêmement ambitieux. L'Europe entend en effet devenir neutre en CO2 à l'horizon 2050. D'ici 2030, les émissions de gaz à effet de serre devront être réduites de 55 % par rapport au niveau de 1990. Eurofuel, l'association européenne de défense des intérêts du secteur du mazout, a mis sur pied plus de 100 projets pilotes en Europe en collaboration avec l'EHI, l'association de l'industrie européenne du chauffage, afin de démontrer que les future fuels ou combustibles liquides pauvres en carbone constituent un élément important de la transition énergétique. Deux projets expérimentaux sont en cours en Belgique et leurs résultats sont prometteurs. Découvrez-les plus en détail dans cet article.

Projets expérimentaux impliquant des combustibles du futur : le but

Pour atteindre ces objectifs ambitieux, nous devons modifier notre manière de nous chauffer. Or, il est indispensable de tenir compte de la faisabilité. En Europe, environ 20 millions de ménages se chauffent au mazout. Il serait par conséquent trop long et trop coûteux de modifier les installations.

C'est là que les future fuels interviennent, car ils constituent une solution plus intéressante. Ils n'impliquent en effet aucun surcoût pour la modification de l'installation tout en conservant le même confort de chaleur et en réduisant considérablement les émissions de gaz à effet de serre.  Il existe actuellement quatre types de combustibles liquides pauvres en carbone : le HVO, l'EMAG, le Biomass to Liquid (BtL) et les E-fuels.

Eurofuel et l'EHI mettent sur pied les projets pilotes afin d'acquérir de l'expérience et de vérifier si les installations actuelles sont compatibles avec un mélange de mazout et de future fuels, voire avec 100 % de combustibles neutres en carbone. En Belgique, le premier projet-test (2019) utilisait 80 % de mazout et 20 % d'EMAG. En 2020, un nouveau test a débuté avec 80 % de mazout et 20 % de HVO.

80 % de mazout et 20 % d'EMAG

En 2019, Informazout s'est engagé en faveur de ce projet aux côtés du fournisseur d'EMAG Cargill et du producteur de chaudières au mazout Weishaupt. Ce dernier était chargé de vérifier les paramètres de combustion et l'état de la chaudière. Un mélange composé de 80 % de mazout et 20 % d'EMAG a été utilisé (2 000 litres) dans une chaudière à condensation au mazout pour le chauffage d'un show-room et de bureaux. La chaudière n'avait pas été modifiée au préalable.

Pas un seul problème n'est survenu au cours de la phase de test. Le rendement de combustion du mélange mazout-EMAG était supérieur à 99 % (Hi). Il satisfait donc amplement à la législation régionale sur l'entretien et la certification des chaudières. Nous pouvons donc en conclure que le mélange de mazout et de composants renouvelables est parfaitement compatible avec les chaudières à condensation au mazout. L'utilisation d'EMAG comme combustible produit 70 % d'émissions de CO2 en moins par rapport au mazout classique. Lors de ce test, l'utilisation d'un mélange contenant un cinquième d'EMAG a donc permis de réduire les émissions de 14 %.

80 % de mazout et 20 % de HVO

En février 2020, un nouveau test pratique a débuté en Belgique, cette fois avec un mélange contenant 80 % de mazout et 20 % de HVO. L'objectif était le même : faire sortir les combustibles renouvelables du labo et les tester sur le terrain.

Cette fois, Informazout a collaboré avec les sociétés Dejap, un distributeur local de HVO, et Testo, qui a fourni les instruments de mesure permettant d'évaluer les performances techniques. Nous avons utilisé 4 000 litres de mélange dans une chaudière basse température (ACV) pour le chauffage central et l'eau chaude sanitaire. Là encore, aucune modification n'avait été apportée au préalable à la chaudière.

Un an plus tard, le projet pilote se poursuit sans problème. Le mélange composé de 80 % de mazout et de 20 % de HVO répond aux normes d'émission des chaudières et la chaudière s'avère entièrement compatible. Le HVO est un combustible 100 % renouvelable et son utilisation permet de réduire les émissions de CO2 de plus de 90 %, ce qui a permis de faire baisser les émissions de près de 20 % dans le cadre de ce test.

Les future fuels, une solution prometteuse

Les deux projets belges ainsi que d'autres projets pilotes européens montrent que les future fuels représentent une solution prometteuse pour la transition énergétique, en transformant le mazout traditionnel en un combustible pauvre en carbone. Quel que soit le mélange utilisé, les avantages sont les suivants :

  • Ces combustibles sont disponibles en permanence et inépuisables.
  • Ils sont faciles à transporter et à stocker.
  • Ils vous garantissent une importante autonomie.
  • Ils contiennent moins de particules fines et sont pauvres en carbone.
  • Vous pouvez les utiliser dans votre chaudière existante ou votre cuve à mazout moyennant des adaptations tout à fait minimes.

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