Combustibles liquides pauvres en carbone

Le mazout est de plus en plus souvent combiné avec des sources d’énergie renouvelables, dans des installations de chauffage hybrides. C’est un bon moyen de se chauffer de façon plus respectueuse de l’environnement. Mais votre combustible familier devient lui aussi plus durable. Il existe ainsi aujourd’hui des combustibles liquides pauvres en carbone qui peuvent contribuer à accélérer la transition énergétique vers une Belgique neutre en carbone.

Avec ces innovations, l’industrie répond à l’intérêt croissant des consommateurs pour des modes de chauffage plus respectueux de l’environnement et plus économiques. Ceux-ci contribuent également à la réalisation de l’objectif européen de neutralité climatique d’ici à 2050. Sur cette page, vous en découvrirez plus sur les combustibles liquides pauvre en carbone.

Que sont les combustibles liquides pauvres en carbone ?

Il existe aujourd’hui quatre types différents de combustibles liquides renouvelables, qui se distinguent par leurs composants et/ou leur processus de production. Leur point commun, c’est leur cycle du carbone fermé : du CO2 est libéré lors de la combustion, mais le processus de production absorde aussi du CO2 de l’atmosphère. Ces combustibles liquides sont donc à faible teneur en carbone, voire même neutres en carbone.

Les combustibles liquides sont renouvelables s’ils répondent aux critères de durabilité de la matière première. Ces critères sont définis dans la directive européenne sur les énergies renouvelables.

Nous distinguons deux types de combustibles liquides pauvres en carbone.

  • Les biocombustibles qui sont fabriqués à partir de biomasse (matières premières d’origine végétale) ou de déchets (comme de l’huile de friture usagée, des aliments pour animaux ou des copeaux de bois).

  • Les e-fuels ou combustibles synthétiques qui sont fabriqués en combinant de l’hydrogène avec du dioxyde de carbone (CO2) extrait de l’air.

Si l’on mélange un biocombustible ou un e-fuel à un combustible liquide conventionnel comme le mazout, on obtient un combustible pauvre en carbone tel que le R33. Ce combustible se compose de 67% de gasoil diesel et de 33% de combustibles renouvelables. Plus précisément, il s’agit de 26% de HVO et de 7% d’EMAG.  

Par conséquent, le R33 émet un tiers de CO2 en moins que le mazout conventionnel. Les combustibles pauvres en carbone comme le R33 peuvent être utilisés dans les cuves et les chaudières au mazout existantes sans modification.

Conseil de lecture : découvrez les différents types de combustibles pauvres en carbone.

Les avantages des combustibles liquides pauvres en carbone

Les combustibles pauvres en carbone sont depuis longtemps utilisés dans le secteur des transports, mais ils sont également de plus en plus utilisés pour les applications de chauffage. Le coût de production de ces combustibles a longtemps été plus élevé que celui des combustibles conventionnels, mais les choses changent progressivement. Lorsque les combustibles liquides renouvelables seront largement disponibles, vous pourrez vous aussi profiter de tous leurs avantages :

  • Ces combustibles liquides pauvres en carbone sont disponibles en permanence et sont inépuisables.

  • Ils sont faciles à transporter et à stocker.

  • Ils vous garantissent une importante autonomie.

  • Vous pouvez les utiliser dans votre chaudière existante ou votre réservoir à mazout sans adaptation ou moyennant des adaptations tout à fait minimes.[NL1] Si des ajustements sont nécessaires, vous pouvez les faire effectuer lors de l’entretien annuel.

Des combustibles liquides pauvres en carbone dans votre installation existante

Pour un usage privé, le choix privilégié est le HVO. Les coûts de production de ce combustible liquide sont similaires à ceux du mazout. Le HVO est déjà utilisé dans plusieurs projets pilotes en Belgique, en Allemagne, en Autriche, en Finlande et en Suisse. Ces projets montrent que tant les formes mélangées (avec du mazout) que le HVO pur sont compatibles avec les chaudières existantes ainsi qu’avec les nouvelles chaudières.

À plus grande échelle, ce sont principalement les formes mélangées qui seront disponibles dans un premier temps. Cela inclut le R33. Cela nous permet de passer progressivement à des solutions plus durables.

Examinons brièvement les résultats des projets pilotes réalisés avec le HVO.

  • Dans une maison bien isolée dotée d’un système de chauffage moderne fonctionnant avec 30% de HVO, les émissions de CO2 sont réduites de 80%.

  • En remplaçant 50% du mazout par du HVO, les émissions diminuent même de 90%.

À court terme, les combustibles Biomass-to-Liquid et Waste-to-Liquid devraient, eux aussi, entrer dans les mœurs.

L’avenir est donc… au mix énergétique

En attendant l’introduction généralisée de combustibles pauvres en carbone, vous pouvez déjà faire de nombreuses choses pour vous chauffer de manière plus durable avec votre système de chauffage actuel.

Par exemple, un chauffage hybride constitue actuellement une excellente solution. Vous combinez le combustible liquide (mazout ou une variante pauvre en carbone) avec une source d’énergie renouvelable, comme une pompe à chaleur ou un chauffe-eau solaire. Ce mix énergétique vous offre un grand confort et est plus économe en énergie, car le système hybride utilise toujours la source d’énergie la plus avantageuse. Découvrez tous les avantages du chauffage hybride.

Vous souhaitez investir dans un nouveau système de chauffage pour vous chauffer de manière plus durable ? C’est une bonne idée, car les chaudières à condensation modernes consomment moins et émettent jusqu’à 30% de CO2 en moins. Quant à votre rendement, celui-ci grimpe à 98%. En Flandre, vous ne pouvez pas installer une nouvelle chaudière au mazout si votre habitation est directement raccordée au réseau de gaz naturel. A Bruxelles et en Wallonie, il n’existe actuellement aucune législation en vigueur, mais des restrictions seront mises en place dans les années à venir. A Bruxelles, un nouveau règlement entrera en vigueur à partir de juin 2025.

Se chauffer intelligemment grâce à l’Internet of Things (Internet des objets)

Lorsque nous pensons à l’avenir du chauffage, nous ne nous concentrons pas uniquement sur les combustibles liquides pauvres en carbone. L’Internet of Things (IoT) vous aide également à vous chauffer de manière plus durable en vous permettant de mieux comprendre comment vous utilisez vos appareils (et donc comment vous consommez l’énergie). L’IoT ne se limite évidemment pas au chauffage, mais permet notamment de développer des lave-linge et des frigos intelligents.

Téléchargez notre guide de l'avenir

Vous souhaitez en savoir plus sur la façon de se chauffer plus durablement ? Notre guide numérique « Se chauffer aux combustibles liquides : un regard vers l’avenir » vous explique comment vous préparer à la transition énergétique et avancer pas à pas vers un chauffage à l’épreuve du temps.