Suite à la panne de deux de ses trois chaudières, le Centre scolaire de Berlaymont à Waterloo a été contraint de rénover son installation de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire au mazout en urgence. Une opération qui devrait permettre de réduire fortement la consommation de mazout de l’école. Un bel exemple de gestion énergétique efficace.

Programme d’optimisation énergétique
Pour réduire la facture énergétique de l’école, les responsables de l’école de Waterloo ont lancé un vaste programme d’optimisation énergétique il y a une dizaine d’années.
« Nous consommions alors 300.000 litres de mazout par an », explique Baudouin Malache, responsable du service technique de l’école. « Entre-temps, les toitures et façades de tous les bâtiments ont été isolées et les châssis remplacés par du double vitrage. Ces investissements nous ont déjà permis de ramener notre consommation annuelle à 140.000 litres de mazout. Mais ce n’est qu’une première étape. »
Un projet complexe
Pour vous donner une idée du site, le Centre scolaire de Berlaymont compte une école primaire, une école secondaire et un internat de 70 places. Les bâtiments s’étendent sur environ 10.000 m² et accueillent chaque jour quelque 1600 enfants et près de 400 adultes. Quant à la cuisine, elle sert 1500 repas par jour !
Bien dimensionner la chaudière
L’un des principaux défis était de définir le dimensionnement idéal de la chaudière. L’ancienne installation comptait trois chaudières de 750 kW. Elle a finalement été remplacée par deux chaudières mazout à condensation de 407 kW installées en cascade.
« Une telle diminution de la puissance peut sembler extrême ou risquée mais la donne a considérablement évolué depuis l’ouverture du site dans les années 60 », précise Xavier Gendebien, associé de « La Chaleur & L’eau » et responsable du calcul du dimensionnement et du suivi du chantier.
« À l’époque, les installations étaient surdimensionnées. Par ailleurs, l’usage du site a évolué et les bâtiments ont été isolés. »
Réduire sa consommation grâce à la régulation
La configuration des lieux a également un impact sur la régulation. Dans un même couloir, des écarts de 4 à 5°C sont possibles entre des classes exposées différemment.
Il n’est pas tout d’avoir une bonne installation, encore faut-il l’utiliser correctement.
Optez pour un boiler avec échangeur de chaleur
Pour éviter que chaque enseignant ou élève ne puisse modifier à sa guise la température dans les classes (et donc perturber la régulation), le technicien a adopté ce qu’il appelle des ‘vannes thermostatiques administratives’. Il s’agit de vannes qui tournent fou pour donner l’impression aux gens qu’ils peuvent augmenter la température, alors qu’en réalité ces vannes sont bloquées et réglées par l’équipe technique à l’aide d’un tournevis spécial.
Comptabilité énergétique en préparation
Chaque mois, l’établissement scolaire procède à des relevés de consommation. Un audit énergétique est en cours avec la collaboration de l’ICEDD (Institut de Conseil et d'Etudes en Développement Durable). L’objectif est de recourir à un logiciel dédié à la comptabilité énergétique.
Sur les trois premiers mois, en tenant compte des degrés-jours, la consommation a déjà diminué de 10 %. En améliorant encore la régulation (étape actuellement en cours), le responsable du service technique de l’école est convaincu que le gain avoisinera les 30 % !