Émissions de gaz à effet de serre : une étude indépendante préconise le mazout plutôt que le gaz naturel

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émissions gaz naturel

L’Union européenne affiche de nos jours de grandes ambitions climatiques. D’ici 2050, l’UE souhaite devenir totalement neutre sur le plan climatique, ce qui signifie que son économie ne devra plus avoir d’impact sur le changement climatique. Pour atteindre cet objectif, les autorités se tournent souvent vers le gaz naturel comme solution de remplacement au mazout. Pourtant, selon une étude à grande échelle menée par le bureau d’études indépendant RDC Environment à la demande d’Informazout, les émissions de gaz à effet de serre d’une installation de chauffage au gaz naturel sont supérieures de 22 % à celles d’une installation au mazout, et ce, sur une période de vingt ans. Analysons ici les raisons de ce résultat et plongeons-nous dans les quelques centaines de pages que compte cette étude.

RDC Environment soutient les dirigeants

Depuis 1992, les ingénieurs, économistes et experts environnementaux de RDC Environment soutiennent les hommes et femmes politiques dans leurs prises de décisions liées à l’économie circulaire, à la gestion des déchets et au développement durable grâce à des études de référence en matière d’effets sur l’environnement. Informazout a ainsi fait appel au bureau d’études pour comparer les émissions de gaz à effet de serre du chauffage domestique au mazout et au gaz naturel en Belgique, tenant compte du cycle de vie complet de ces combustibles, de l’extraction à la combustion finale.

Émissions de gaz à effet de serre à long terme

Sur la base des sources d’approvisionnement attendues en Belgique suite à un éventuel passage du mazout vers le gaz naturel, RDC Environnement a calculé via une analyse du cycle de vie (de l’extraction à la combustion finale) que les émissions de gaz à effet de serre, mesurées sur une période de cent ans, sont six pour cent supérieures pour un chauffage au gaz naturel par rapport au chauffage au mazout.

Une différence encore plus marquée en vingt ans

L’écart entre ces émissions de gaz à effet de serre et le potentiel de réchauffement de la planète est encore plus marqué à court terme. Sur une période de vingt ans, l’impact du chauffage au gaz naturel sur le réchauffement climatique sera 22 % plus négatif que celui du chauffage au mazout. Comment expliquer ce fossé ? La première explication est à chercher du côté de nos voisins du nord. D’ici 2030, les Pays-Bas cesseront l’exportation de gaz naturel, ce qui signifie que le combustible viendra logiquement de beaucoup plus loin, notamment de Russie (60 %) et des États-Unis (24 %).

Or, le transport du gaz naturel depuis ces territoires éloignés augmente les émissions de méthane, un gaz qui pèse lourd dans le calcul du potentiel de réchauffement climatique. Le méthane possède en effet un équivalent CO2 de vingt-cinq, ce qui signifie que son potentiel de réchauffement global est vingt-cinq fois plus élevé que le CO2 à quantités égales. Willem Voets, General Manager chez Informazout : « L’arrêt des importations de gaz naturel néerlandais en 2030 aura un impact non négligeable sur les pertes de transmission et de transport du gaz naturel. Les distances que le gaz naturel devra parcourir avant d’arriver en Belgique seront bien plus longues, ce qui ne sera pas sans conséquence pour le changement climatique. »

Le rôle du mazout dans la transition énergétique

Force est de constater que les chaudières au mazout méritent encore toute leur place dans nos habitations, aussi bien aujourd’hui qu’à l’avenir. Cela est d’ailleurs d’autant plus vrai si vous optez pour une chaudière à condensation à haut rendement, qui consomme trente pour cent de combustible en moins et rejette dès lors trente pour cent moins de CO2. Soulignons aussi que les chaudières à condensation à haut rendement peuvent être combinées aux énergies renouvelables comme une pompe à chaleur ou un chauffe-eau solaire. À terme, elles pourront également fonctionner sans problème avec les nouveaux combustibles liquides pauvres voir neutres en carbone qui sont actuellement en phase de test. Ces nouveaux combustibles liquides sont essentiels à la réalisation de la transition énergétique.

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