L’avenir des systèmes de chauffage au mazout repose sur les nouveaux combustibles liquides d’origine végétale ou synthétique. Ceux-ci ont en effet une empreinte écologique beaucoup plus faible, voire neutre. Informazout a rendu visite à Ineratec, spin-off de l’Institut de technologie de Karlsruhe (KIT), spécialisé dans la transformation de CO2 et d’hydrogène en carburant propre. C’est ce qu’on appelle le procédé Power-to-Liquid (PtL).

Ineratec capture le CO2 à partir de la production de biomasse ou de processus industriels divers tels que ceux de la chimie ou du ciment. Le CO2 peut aussi être capté et filtré directement dans l’air.

Toutes les applications d’Ineratec – production de méthanol, de méthane ou de fuel, par exemple – sont basées sur la technologie de Fischer-Tropsch au sein de réacteurs qui fonctionnent à environ 25 à 30 bar et à une température d’environ 230 °C. Après avoir conçu en 2017 un premier réacteur test d’un mégawatt tenant dans un containeur et pouvant produire 10 litres de carburant synthétique par jour, l’entreprise exporte aujourd’hui son procédé modulaire dans le monde entier.

La production d’hydrogène nécessite de grandes quantités d’électricité renouvelable. Le prix de celle-ci est donc déterminant. « En 2019, nous réussissions déjà à produire du carburant synthétique Power-to-Liquid à moins de 1 euro du litre », affirme Philipp Engelkamp, l’un des fondateurs d’Ineratec. Il est donc primordial pour l’entreprise de trouver les endroits offrant beaucoup d'énergie renouvelable bon marché. « L’Afrique du Nord offre une grande capacité solaire, tandis que le vent de Patagonie (Amérique du Sud) souffle 7000 heures/an en comparaison des 4000 heures/an dont bénéficient les parcs éoliens européens », ajoute Christian Bersier, Deputy Chairman of the Board of Directors chez Ineratec.

« Notre procédé Power-to-Liquid est polyvalent », poursuit Philipp Engelkamp. « Le secteur de l’aviation est particulièrement important pour Ineratec car il n’existe actuellement aucune alternative verte au kérosène. Mais le procédé peut également être utilisé dans l'industrie automobile, chimique, ou encore dans les systèmes de chauffage. » L’utilisation de combustibles Power-to-Liquid dans des installations de chauffage existantes a d’ailleurs été longuement démontrée, et ne nécessite pratiquement aucune adaptation de la part du consommateur ou de la distribution.

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